L’idéal de minceur, si idéal que ça ?

A-t’on toujours trouvé les femmes minces jolies ? Ont-elles vraiment une meilleure santé que les autres femmes ? Sont-elles réellement les plus heureuses ?

Nous prenons moins le temps aujourd’hui de questionner ces croyances qui nous semblent être des vérités absolues. Nous pouvons passer des mois, des années, voire une vie entière à essayer d’atteindre cet idéal au prix parfois de nombreux sacrifices (corporels et émotionnels). L’idéal féminin n’a pourtant cessé d’évoluer au gré des époques, des modes et, surtout, en fonction de la place qu’occupait les femmes. Les formes pulpeuses, le ventre rebondi, les hanches et les épaules larges étaient particulièrement valorisés à l’Antiquité (130-100 av. JC), au Moyen-Âge, à la Renaissance et dans les premiers temps modernes. Nous connaissons tous aussi l’icône Marilyn Monroe, désirable pour ses formes rondes, après la seconde guerre mondiale. La minceur pouvait même être perçue négativement, synonyme de pauvreté ou de maladie. Actuellement, nous retrouvons ce ressenti dans de nombreuses cultures étrangères à la nôtre.

Venus – Préhistoire
Renaissance
Marylin Monroe – Années 50

De plus, les données historiques notent que le corps moyen de la femme est resté le même depuis toutes ces années, avec un poids de 60kg environ pour 1m60. Pourquoi donc s’attacher à ces stéréotypes impermanents, injustifés et souvent conditionnés alors que le corps lui, semble avoir sa propre logique, sa propre sagesse ? N’est-il pas temps d’acquérir une liberté d’être et de pensée face à cette pression sociale ? N’est-ce pas le moment de laisser à davantage de diversité corporelle ?

Oui mais… Au-delà de l’apparence physique, l’argument de choc aujourd’hui pour devenir mince est celui de la santé. Pas si vite ! Les choses sont bien plus complexes que cela. De récentes études montrent que le poids n’est pas systématiquement lié à des problèmes de santé. Des femmes minces peuvent souffrir exactement des mêmes maux que des femmes rondes (hypertension artérielle, diabète, cancer, etc…). De plus, quant aux problèmes de poids, on remarque que l’effet yoyo engendré par les nombreuses tentatives de perte de poids, est bien plus délétère que l’Indice de Masse Corporelle (IMC) en lui-même. Face à des phases alternées de restriction/désinhibition, le corps se trouve plus en souffrance que s’il avait été stable.

L’idéal de minceur et les régimes successifs comptent, en plus, de nombreux dommages corporelles et psychologiques :

  • Physiquement, le corps en souffrance se trouve en famine, ce qui influe notamment sur votre métabolisme de base. Le corps en restriction, va diminuer au maximum l’énergie qu’il dépense au quotidien, ce qui provoque des stockages d’énergies plus importants. Notre corps a également besoin de TOUS les groupes d’aliments pour fonctionner. Ainsi, limiter certains groupes pour en favoriser d’autres peut entrainer de nombreuses carences. La restriction alimentaire va également provoquer de nombreuses compulsions alimentaires et peut même augmenter le risque de décès prématurés et de maladies cardiaques.
  • Psychologiquement, les régimes à répétition ainsi que les jugements quotidiens sur son apparence sont le terreau idéal des troubles du comportement alimentaire. Liés aux sentiments d’échec et pertes de contrôle répétées, ils influent beaucoup sur notre confiance en soi et sur l’estime que l’on se porte. Les personnes insatisfaites de leur corps rapportent souvent avoir l’impression d’avoir un « défaut ancré en elles » pour reprendre les termes d’Evelyn Tribole et Elyse Resch, comme si elles étaient une erreur par essence. Cela laisse imaginer combien cela influence leur climat intérieur.

Par conséquent, on notera bien combien cette pression sociale peut être délétère au quotidien pour de nombreuses femmes. Les hommes en subissent de plus en plus les conséquences de nos jours. Par ignorance ou bêtise, la grossophobie existe et celle-ci limite grandement la vie de certaines personnes. Apprendre à s’en libérer, comprendre son histoire, se laisser le droit d’être sont donc des pistes pour sortir de cette spirale infernale. Plus de femmes (et d’hommes) en seront libéré(e)s, plus nous pourrons espérer que la société évolue à son tour. A vous de jouer !

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Quand et pourquoi les régimes amaigrissants ne fonctionnent-ils pas ?

Nous le connaissons tous cette adage « manger moins pour être mince« . La valorisation de la minceur dans nos sociétés occidentales amène de nombreuses personnes à vouloir s’y conformer. L’effet général est donc l’intention de modifier son alimentation, notamment en la restreignant. Dans un autre article, j’évoquerai le culte de la minceur et ses effets sur la santé mentale et physique de chacun.

Les régimes amaigrissants fleurissent ainsi de jour en jour avec chacun des règles spécifiques : « éviter les féculents », « limiter les sucres rapides », « supprimer les matières grasses », « manger à des heures précises ». Globalement, nous en tirons qu’il existe des groupes d’aliments à privilégier, d’autres à diminuer et certains autres à bannir radicalement, comme ce délicieux chocolat qui nous fait pourtant tant rêver. Paradoxalement, nous pouvons aussi entendre qu’il vaut mieux « manger de tout mais en petites quantités », « du chocolat, oui, mais pas plus de deux carrés ».

Cependant, la grande majorité des individus (80% selon l’ANSES – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail) qui se sont essayés à ce genre de pratiques alimentaires ont repris leur poids perdu, voire plus, un an après. Mais alors, que se passe-t’il ? Et qui sont ces 20% restant qui parviennent à maintenir leur poids ?

Commençons par une petite histoire…

C’est lundi. Le weekend a été riche entre les restaurants, les dîners entre amis, le biscuits devant un bon film le dimanche. Tout ce qui n’est pas permis la semaine est autorisé le weekend, n’est-ce pas ? Mais là, STOP. On reprend les choses en main : finis la charcuterie, les desserts et autres aliments riches. Place aux légumes, aux fruits, à la viande blanche et aux yaourts 0%. On se reprend en main et on fait un peu preuve de volonté ! La semaine commence. Vous êtes fier(e) de cette première journée « healthy ». C’est certain, à la fin du mois, vous aurez perdu 5kg. Vous commencez à perdre du poids. C’est la lune de miel. Vous avez l’impression d’avoir ENFIN trouvé VOTRE façon de manger et, ENFIN, de devenir la personne que vous êtes réellement.

Or, les jours passent, la fatigue s’accumulent et les petits tracas du quotidien s’additionnent. Vous auriez bien envie de lâcher un peu prise et de vous détendre autour d’une bonne pizza. La frustration pointe son nez mais vous résistez. Puis les jours s’enchainent … Il suffira d’un stress, d’une odeur de pain frais, d’un dîner entre amis, d’une contrariété ou d’une dispute de trop et vous flanchez. A vous le fromage, les muffins, le chocolat, les frites et hamburgers. Vous perdez complètement le contrôle et vous vous jugez d’être aussi faible et nulle. Foutu pour foutu, vous décidez de continuer à vous faire plaisir et vous reprendrez les rênes la semaine prochaine. L’estime de soi dans les chaussettes, vous décidez de reprendre les choses en main, pour de bon. Le cercle est bouclé.

Ce que vous vivez porte aujourd’hui un nom : la restriction cognitive. La restriction cognitive, c’est ce cercle vicieux dans lequel on est enfermé, entre les phases de restriction et de désinhibition alimentaires. De nombreux professionnels et scientifiques s’accordent à dire qu’elle est l’une des causes principales du surpoids et de certains troubles du comportement alimentaire. En effet, elle a de graves conséquences sur notre estime, sur le rapport que vous entretenons à notre corps et à notre assiette. Il est entré dans les moeurs que, si l’on échoue un régime amaigrissant, c’est de notre faute et de notre faible volonté dans la vie. Ce qui ne fait qu’accentuer notre déficit de confiance en soi.
Aussi, elle est responsable de l’effet yoyo, qui, au fil du temps, ne fait que ralentir notre métabolisme de base et nous empêche de retrouver notre poids de forme initial.

Il est largement démontré aujourd’hui que la restriction cognitive est corrélée à la grande majorité des régimes amaigrissant. C’est pourquoi ils sont inefficaces voire dangereux sur le long terme et qu’il est fortement déconseillé d’en pratiquer.

Qui sont alors ces 20% personnes restantes qui parviennent à maintenir leur poids perdu après avoir fait un régime ?
Premièrement, tout dépend ce que nous mettons derrière le mot « régime » et comment on le pratique. Les études observent que le premier facteur participant à l’échec d’un changement alimentaire est la rigidité psychologique. Dans le cadre de l’alimentation, elle est caractérisée par une approche dichotomique de l’alimentation et sur un mode de « tout ou rien ». Les aliments considérés comme hypercaloriques sont considérés comme interdits et les autres à favoriser. Elle se manifeste également lorsque nous posons un cadre sur notre alimentation, lorsque notre alimentation est pensée et contrôlée, et non en accord avec nos sensations alimentaires. C’est ce que nous observons lors de « simples » rééquilibrages alimentaires prescrit par quelqu’un d’extérieur qui sait, mieux que nous (et d’un point de vue théorique), ce que nous devons manger ou pas. Nous appliquons les règles, de manière infantile et par bonne conscience, sans que ces règles soient réellement adaptées à l’individu unique que nous sommes. Ainsi, la flexibilité psychologique est, à contrario, l’une des raisons pour laquelle un changement alimentaire perdure. Qui dit flexibilité, dit, entre autres, vision globale de l’alimentation, sans aliments interdits ou diabolisés, et en accord avec notre corps.

Les affects, qu’ils soient positifs ou négatifs, jouent également un rôle majeur dans notre façon de manger. Nous n’avons pas tous le même parcours de vie, la même histoire et le même présent et, pour certains, l’alimentation est devenue l’une des stratégies pour vivre ou pallier à certaines émotions. Dans ce cas, il est intéressant d’aller vers une découverte plus profonde de soi, de comprendre comment nous en sommes venus là, pour ensuite créer autre chose pour soi.

De nombreux autres facteurs influencent l’efficacité d’un changement alimentaire mais ces derniers sont les plus explorés. L’être humain est complexe et, souvent, l’ensemble de ces facteurs s’imbriquent entre eux pour donner lieu à des perturbations alimentaires. Un suivi complet et personnalisé est aujourd’hui plus que nécessaire pour aller vers plus de liberté avec son alimentation et son corps lorsque ces derniers sont devenus sources de conflits et de souffrance.

Et vous, où en êtes-vous ?

Diététicien, Nutritionniste, Médecin-Nutritionniste … Quelle est la différence ?

Vous cherchez un professionnel de santé pour vous guider dans ce chemin sinueux de l’alimentation et Internet vous renvoie à des milliers d’intitulés. Vous avez le choix entre un médecin-nutritionniste, un nutritionniste, un diététicien, un diététicien-nutritionniste et maintenant, une psychologue-nutritionniste ! Il y a de quoi avoir le tournis …

Reprenons ensemble … Un « médecin-nutritionniste » est un médecin qui a suivi une formation complémentaire en nutrition, en plus de sa formation médicale de base. Tous les médecins ne sont donc pas nutritionnistes. Devenir médecin-nutritionniste est un choix que certains font pour diagnostiquer et accompagner les personnes souffrant de diabète, d’hypertension artérielle, de surpoids, d’obésité, d’hypercholestérolémie et tout autre troubles en rapport avec l’alimentation.

Les termes « diététicien-nutritionniste » et « diététicien » sont identiques. Souvent, par abus de langage, les diététiciens-nutritionnistes se présentent comme des diététiciens. Or, ce sont les mêmes professions. En effet, un diététicien/diététicien-nutritionniste est un professionnel expert en nutrition. Pour ce faire, il a obtenu un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) spécialisé en Diététique ou Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) en génie biologie, option diététique. Comme le médecin-nutritionniste, il accompagne les personnes présentant un trouble en rapport avec l’alimentation mais se place davantage en éducateur. Il vous accompagne, au quotidien, à programmer des changements alimentaires et vous guide dans la manière de les réaliser.

Ainsi, un « nutritionniste » renvoie, par raccourci, à tout professionnel étant devenu expert en nutrition. Il peut être médecin ou diététicien.

Mais alors, « psychologue-nutritionniste » , c’est quoi ? A ce jour, ce terme n’est pas officiel. Il nait d’un choix d’associer mon diplôme de diététicienne-nutritionniste à celui de psychologue/psychothérapeute (Attention également à l’utilisation abusive du terme « psychothérapeute ». Depuis peu, le terme « psychothérapeute » est protégé et ne s’applique qu’aux professionnels ayant suivi une formation officielle de psychologie clinique.)
Ainsi, je suis thérapeute et éducatrice alimentaire. Je cherche à vous comprendre en profondeur, à vous guider au plus proche de qui vous êtes pour que vous deveniez des mangeurs libres et autonomes sur le long terme. Au-delà de l’aspect diététique, je suis également spécialisée dans tous les troubles en rapport avec l’image corporelle (allant de la dévalorisation de son apparence à la dysmorphophobie, en passant par le manque de confiance de soi et la perte d’estime de soi), les deux étant intrinsèquement liés de nos jours.